Texte de Yves Moraud


    Texte rédigé à l'occasion de l'exposition ARZ ER CHAPELIOU BRO LEON  (L'Art dans les chapelles du Léon).
    Les peintures de François-Marie Griot sont exposées du 19 juillet au 15 août 2008, Chapelle St Laurent à Plouguerneau.

                         LE CHANT DE LA COULEUR



Né à Rennes en 1951, François-Marie Griot est d'abord un sculpteur, et quel sculpteur!

Sur les traces de son père, lui-même sculpteur, qui l'a initié aux pratiques de la sculpture, il ouvre en 1975 à Quimper, un atelier et devient
à travers de nombreuses expositions individuelles et collectives, un sculpteur reconnu en France et à l'étranger, Chine et Etats-Unis notamment.
Parmi ses sculptures monumentales, les "Argonautes" à Rennes, "Tristan et Iseult" à Briec,"l'Oracle" offerte par la Ville de Rennes à la Chine
et plus récemment les "Hermines" qui s'inspirent de l'histoire du monde celtique, qui on fait l'objet de plusieurs expositions à Brest, Quimper, Paris,
Abbaye de Daoulas, justifient pleinement de figurer dans le "Dictionnaire de la sculpture moderne depuis 1950".

Dans les années 2000, François-Marie Griot, fasciné depuis toujours par la couleur, abandonne les outils du sculpteur pour le pinceau du peintre.
Mais si l'artiste change de registre, il reste le même. Féru de mythologies, sachant que l'histoire n'est que le masque daté et changeant des vérités que
depuis la nuit des temps les mythe nous délivrent sur l'humanité et l'univers, François-Marie Griot puise son inspiration dans ce monde sans âge peuplé
de lieux et de divinités symboliques d'une sagesse qui prévalut dans certaines civilisations et à laquelle parfois nous aspirons encore: Bouddha, Ganesh,
le maître du Zen, Atahualpa, le fils du soleil,...

Mais si une méditation sur les mythes est à la source même de cette peinture, celle-ci se donne surtout comme un hymne à la couleur, comme un
agencement équilibré et dynamique de formes vigoureusement colorées qui mettent en dialogue l'épaisseur nocturne de la terre, de la vie et la chaleur,
la légéreté lumineuse du ciel et du soleil et suggère un jeu de forces tourbillonnantes ou ascendantes, représentées par l'image récurrente de l'arbre,
qui est
le jeu même d'une vie qui se cherche entre l'humain et le divin.
Inutile cependant de vouloir rechercher des traces précises de la réalité quotidienne dans ces tableaux qui se présentent comme des abstractions lyriques, et semblent transmettre quelque secret du monde, mais sans le dévoiler.
Dans cette peinture l'oeil entend plus qu'il ne voit, et ce qu'il entend, c'est au-delà de toutes les figurations historiques et réalistes vaguement et inutilement entrevues, le chant puissament poétique de la terre et de l'humanité.

Yves Moraud


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